« A chaque construction d’une maison en bois, que ce soit pour l’habitation ou pour le commerce, nous avons alerté le président du Fokontany mais en vain, aucune mesure n’a été prise. Désormais, nous sommes contraints de payer les pots cassés », ajoute un père de famille, en colère. Selon ces victimes ayant des maisons en dur, les dégâts semblent moins conséquents pour les propriétaires des maisons en bois. Ils peuvent rapidement rétablir leurs habitations, avec peu d’investissements et aucune autorisation requise au préalable. Ce ne sera pourtant pas le cas pour les maisons en dur. Ces victimes pointent également du doigt l’irresponsabilité des responsables, à commencer par le président du Fokontany.
Souvent à l’origine d’incendies
Les cases d’habitation ou de commerce faites d’assemblage de planches et coiffées de toiture en tôle sont, dans la plupart des cas d’incendie, entièrement détruites. De plus, elles sont souvent à l’origine des flammes vu leur matière de fabrication et le non respect des normes de construction à Antananarivo. Bâties illicitement, ces maisons s’implantent dans des surfaces étroites, sans tenir compte du plan d’urbanisme. Cette situation alourdit les dégâts et entraîne souvent la lenteur des interventions des sapeurs-pompiers ou du voisinage en détresse.
« Outre le problème des bouches d’incendie, à la fois insuffisantes et non fonctionnelles, les soldats du feu ont du mal à assurer leur mission à cause de l’étroitesse du chemin menant vers les constructions incendiées », constate un responsable auprès de la caserne de Tsaralalàna. C’était le cas lors de l’incendie à Ambodivona, le 7 mai 2019, ravageant environ 80 maisons en peu de temps. Dans d’autres cas, la promiscuité traîne la maîtrise des flammes, comme à Anosibe, Isotry, 67ha, Ankazomanga, Ankasina, etc., l’année dernière. Des mesures devraient être prises depuis les quartiers jusqu’à la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). « Les présidents des Fokontany devraient s’opposer à toute construction illicite, jusqu’à en aviser les responsables auprès de la CUA, au lieu de tolérer cette irrégularité. Tout le monde en paie le prix en cas d’incendie », suggère un résident à Anjanahary II N. Dans tous les cas, la Municipalité devrait bouger…
P.R.